Béatrice Gay mobilise ses clientes pour dispenser des soins de bien-être aux femmes dans le besoin. Elle travaille en accord avec les Restos du coeur. Béatrice Gay souhaite que sa démarche soit suivie par d’autres commerçants vitréens comme les coiffeurs ou les cafetiers.
Les soins suspendus consistent à laisser une somme en plus de sa consommation pour en faire bénéficier aux plus démunis. | OUEST-FRANCE.
« Sans le savoir, j’ai toujours donné des soins suspendus. Je ne connaissais pas leur nom. » Béatrice Gay tient DeBéaZen - Le Cocon, un salon de bien-être, 24, boulevard de Laval. Ancienne secrétaire juridique, Béatrice Gay a commencé à faire des massages en banlieue parisienne. « J’ai élevé mes trois filles, seule, et j’aurais aimé avoir du temps pour moi à ce moment-là, confie-t-elle. J’ai toujours reçu de l’aide sans pouvoir donner en retour. Je m’étais dit que le jour où je pourrais, je rendrai ! »
Donner en retour
Cette « solidarité banlieusarde » lui a forgé des valeurs humanistes, et c’est par le soin qu’elle compte donner à son tour. D’abord dans son quartier, puis dans des associations. « Les bénéficiaires des soins trouvent étrange qu’on leur en propose gratuitement, surtout les femmes. Elles doivent l’accepter. Les massages leur font un bien fou ! »
Un don de 1 à 5 €
Installée depuis plus de deux ans à Vitré, Béatrice Gay récolte depuis le départ les dons de ses patientes - elle reçoit seulement des femmes -. L’ancienne secrétaire juridique attendait d’être stable financièrement pour proposer les suspendus. « Les clientes laissent entre 1 et 5 € en plus de leur soin dans une cagnotte. Je n’ai pas toujours besoin de demander, c’est devenu automatique », explique-t-elle.
Transparence
Si elles ne le souhaitent pas, Béatrice Gay prend sur la part qui lui revient. « Pour que le système des suspendus fonctionne, il faut assurer aux clientes que la somme est bien utilisée. J’ai pour cela un accord avec les Restos du cœur qui savent quelles femmes sont bénéficiaires, détaille-t-elle. Ils inscrivent leur prénom et leur numéro de carte (on ne peut connaître le nom) pour être certain qu’elles en profitent. »
Inciter d’autres commerçants
Pour ne pas impacter son activité, elle limite les soins aux massages assis, de la tête et des pieds. « Ce sont des petits massages qui valent entre 15 et 25 € et durent de 20 à 30 minutes », poursuit-elle. Pour les faire entrer dans le cercle d’aide et ne pas se sentir redevables, les bénéficiaires sont invitées à donner 1 € symbolique.
Béatrice Gay propose des animations au kiosque du jardin des plantes de Vitré, mercredi 25, vendredi 27, lundi 30 juillet et le mercredi 1er août. Son souhait est que d’autres commerçants de la ville suivent le mouvement et proposent des suspendus. Le principe est né d’un cafetier napolitain qui a pu offrir des boissons chaudes aux plus démunis. « Je pense être la seule ou l’une des seules sur Vitré à faire cela. Les cafetiers, les coiffeurs et autres peuvent facilement se lancer ! »
Contact : debeazen@hotmail.fr et 06 78 45 40 24.
Charles LEMERCIER
Publié le 24/07/2018 à 07h55
Comments